Neurotechnologies : un objet vibrant réduit les symptômes de la maladie de Parkinson
- Jean Pierre Meo
- 1 août
- 3 min de lecture

Face à l’augmentation des cas de la maladie de Parkinson, la science offre un nouvel espoir en matière d’innovations.
Fondée par Lucy Jung, la start-up Charco Neurotech a créé un dispositif qui utilise des vibrations à haute fréquence pour réduire les symptômes de la maladie.
Le CUE1, est un disque qui se place sur le sternum et qui vibre à haute fréquence pour réduire les symptômes de la maladie de Parkinson. « C’est un dispositif de neurotechnologies non invasif, ce qui permet de minimiser les risques liés à l’usage des dispositifs médicaux invasifs pour les patients » explique Lucy Jung, qui a fondé Charco Neurotech à Cambridge. Au Royaume-Uni, 3.300 patients sont déjà équipés de ce dispositif. « Nous faisons une pause dans son déploiement puisque nous allons lancer prochainement une version plus aboutie, le CUE1 Plus. » Le nom du terminal n’est pas hasardeux : CUE fait référence au « cueing » (guidage), une technique qui permet aux patients atteints de la maladie de Parkinson de gagner en mobilité grâce à une stimulation par signaux. « On a commencé à échanger avec des patients, et certains nous expliquaient par exemple que l’utilisation d’un fauteuil de massage leur permettait de voir leurs symptômes réduits. » L’entrepreneuse en a conçu l’idée de réaliser des recherches dans le domaine des stimulations.
Des stimulations auditives, visuelles ou physiques rythmées peuvent aider les patients à marcher
Le neurologue français Jean-Martin Charcot avait justement remarqué que les symptômes de la maladie de Parkinson s’atténuent après des trajets en transport. Plus tard, des chercheurs ont prouvé que des stimulations auditives, visuelles ou physiques rythmées aidaient les patients à marcher. Cette technique de guidage améliore l’équilibre pendant la marche. Pour Lucy Jung, il est urgent de trouver des solutions : « Le nombre de personnes affectées par la maladie de Parkinson n’a cessé de croître au cours des dernières années. C’est l’une des maladies qui a connu l’une des plus fortes croissances, dépassant les prévisions. » Les derniers chiffres publiés par l’OMS indiquent que le nombre de personnes atteintes a doublé au cours des 25 dernières années, pour atteindre 8,5 millions de personnes sur Terre.
En parallèle, des avancées en neuroprothèses et en robotique molle ouvrent la voie à des traitements plus efficaces. Combinées à l’intelligence artificielle, ces technologies pourraient bien contribuer à davantage de prévention de la maladie et à un meilleur accompagnement.
Les neurotechnologies constituent un réel espoir pour transformer le quotidien des 8,5 millions de personnes atteintes par la maladie de Parkinson.
Pour en savoir plus sur les neuroprothèses
Les traitements de la maladie de Parkinson et des maladies neurodégénératives sont plus prometteurs que jamais. En novembre 2023, des neuroscientifiques de l’Inserm, du CNRS et de l’université de Bordeaux en France et des chercheurs et neurochirurgiens suisses annoncent le test réussi d’une neuroprothèse capable de corriger les troubles de la marche associés à la maladie Parkinson. Cette neuroprothèse permet de « pallier les chutes et le phénomène de freezing – quand les pieds restent collés au sol pendant la marche », note l’Inserm. Aux États-Unis, une équipe de recherche incluant le Wyss Institute de l’Université d’Harvard a conçu une forme de combinaison souple devant permettre aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson de pouvoir marcher à nouveau sans subir de freezing. Ce vêtement robotisé souple, porté autour des hanches et des cuisses, exerce sur les hanches une pression légère destinée à aider le patient à allonger sa foulée. « La recherche démontre le potentiel de la robotique molle pour traiter ce symptôme », note le Wyss Institute.
Pour en savoir plus sur les neuroprothèses
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